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Les 5 clefs à connaître pour une sexualité épanouie



Dans cet article, la sexualité est abordée au sens d’un ensemble d’orientations et d’activités liées aux rapprochements des corps, l’union des sexes ou de recherches de sensations physiques agréables.


Y a-t-il un socle sur lequel on peut se reposer lorsqu'on souhaite s'épanouir sexuellement ? Chacun détient sa propre vision de ce qui est épanouissant dans l'intimité d'une chambre, mais est-il possibile de définir les ingrédients nécessaires pour évoluer pleinement dans l'union sexuelle ?

Il est bien probable qu’une sexualité épanouie soit quelque chose qu’on a choisi, avec laquelle on est à l’aise. On s’y sent bien et ce serait déjà une base. Souvent liée à l’estime de soi, à l’amour que l’on a pour son corps dans son entièreté.

Ajouter à cela, une sexualité évolutive avec laquelle, on apprend à se connaître, à s’aimer, se choyer, à découvrir des zones de soi, excitantes et exaltantes. Où l’on se surprend et l’on se laisse troubler par ce qui est proposé. On pourrait également discuter de communication, de qualité relationnelle et bien sûr d’amour.


Allons explorer ce qui peut contribuer à ce cheminement érotico-charnel réjouissant, mais avant cela, il y a peut-être des éléments qui ne vont pas vers l’épanouissement sexuel :


1 — Les fondements : ce qui ne va pas dans le sens de l’épanouissement


Une sexualité épanouie ne devrait pas répondre à des normes, ou des diktats de bienséance, au risque de se retrouver enfermée dans un carcan. Effectivement, si le monde extérieur devait être la voix que l’on écoute pour se faire plaisir, on ne pourrait avoir ce sentiment de liberté nécessaire pour se sentir grandir dans sa sexualité.



Hélas, beaucoup de personnes sont, par exemple, prisonnières des croyances inculquées par la famille ou la société. En consultation, je constate que 3/4 des femmes qui viennent pour un accompagnement en sexothérapie ont des pensées limitantes ancrées, du type : « le sexe c’est sale », « le sexe n’est pas bien »... parce qu’elles l’ont entendu dans leur enfance. Bien qu’il y a une reconnaissance de ce type de schémas et l’évidence que ces croyances ne sont pas libératrices, elles demeurent présentes.


Cela demande déjà une prise de conscience pour déconstruire ce qui est programmé dans l’inconscient depuis des années. Et lorsque l’on sort des étiquettes et des normes de ce que doit être une « bonne sexualité », alors, il y a simplement à se laisser vivre, expérimenter et s’amuser. Les leitmotivs d’une sexualité, avec lequels on peut être en harmonie, seraient de s'écouter sur l’instant et de s’affranchir des voix dans notre tête qui ne nous appartiennent pas.


Qu’il y ait des baisers ou non, qu’il y ait de la pénétration ou non, qu’il y ait des cunnis ou des fellations ou non, en somme rien n’est à imposer ou s’imposer. La sexualité épanouie ne se définit pas par un menu à la carte, mais elle se vit en écoutant ses envies sur l’instant et celle de l’autre.

La seule règle de la sexualité épanouie serait le respect de soi et d’autrui.


2 — La fréquence est-elle ce qui développe l’épanouissement ?


C’est une vraie question qui nécessite de poser différentes données.

Il apparaît insupportable, gênant ou frustrant pour 73 % des Français, contre 26 % auxquels c’est indifférent, de ne pas faire l’amour pendant plusieurs mois*.


Souvent, la fréquence des moments sexuelle est mise en parallèle avec une sexualité satisfaisante, mais satisfaisant est-il épanouissant ? On peut par ailleurs avoir des rapports peu fréquents et se sentir épanouie dans sa sexualité.


Lorsque le contact à l’autre est plus important que le contentement d’un plaisir uniquement physique, on peut penser que la qualité est plus influente que la quantité. Bien que la qualité donne souvent envie de réitérer le plaisir et d’y venir maintes fois.


La gestion de la frustration serait alors primordiale pour ne pas dépendre de la fréquence. Avoir des envies et les assouvir permettent une satisfaction certaine. Mais apprendre à manier l’insatisfaction, pour gérer les moments où l’on ne peut être avec une personne, est sûrement une clef importante pour se sentir bien dans sa sexualité. Ainsi, on ne fait pas peser sur l’autre le poids de nos désirs et envies, cela rapporte à une légèreté pour vivre l’instant dans ses relations intimes.


En cela, la masturbation est un des moyens pour manier ses besoins. Elle évite de charger toutes ses envies sur son ou sa partenaire. C’est bien utile lorsqu’en face, il n’y a pas les mêmes besoins de fréquence ou lorsqu’on n’a pas la possibilité d’accéder à une relation, voir mon article article : l’art de la masturbation


Sublimer est aussi une des possibilités. Ne plus voir l’assouvissement comme un aboutissement, mais apprécier la beauté d’un désir non consommé. On peut même transformer le désir en quelque chose d’artistique : un poème, une chanson, un dessin, une danse… Il y a un artiste en chacun de nous !


3 — Tout part de l’intérieur


Cela pourrait paraître trop simple, mais c’est si puissant : lorsqu’on est dans l’instant et qu’on laisse les pensées défiler comme des nuages qui passent dans le ciel, on ne s’accroche plus à ceux-ci. Ainsi, on est dans l’être et l’on vit pleinement à travers le corps. On sait ainsi aimer, découvrir et être attentif aux sensations, c’est une autre porte qui s’ouvre vers l'expérience. C’est le chemin vers l’empire des délices. La qualité de présence qu’on a à soi et à l’autre permettent de vivre par nos sens. On n'est plus dans la projection de ce qui est à faire ou ce qui aurait dû être fait. Simultanément, on est dans le faire et l’être.


La sexualité est un prolongement de ce qui se passe à l’intérieur, alors plus on se sent apaisée, joyeuse, ouverte à l’autre, sans attente et plus cela fluidifie la connexion charnelle.


Les émotions seraient-elles également un élément nécessaire pour se déployer dans sa sexualité ?


37 % des Français évoquent l’importance des émotions et des sentiments dans leurs ébats*. Les sensations fortes, exprimées au travers du corps, apportent une qualité dans les échanges érotiques. C’est probablement une piste pour s’épanouir dans l’intime, car ainsi, on a l’impression d’être plus éveillé, de vibrer et d’être simplement soi.


Les émotions permettent de toucher des parties de soi qu’on s’autorise à exprimer dans la sexualité, abandonnant les masques que l’on porte dans la vie de tous les jours, à son travail, avec ses amis, dans sa famille…

Au-delà de faire tomber les masques et de la mise à nue, tout le monde n’est d’ailleurs pas à l’aise avec cela, pour autant, on admet volontiers que les sensations fortes, nous font nous sentir vivants au point de nous donner une raison de vivre.


Prendre conscience de notre responsabilité dans notre épanouissement sexuel, c’est comprendre que nous avons le pouvoir de nous épanouir. C'est notre état intérieur qui donne la couleur. Nous ne nous épanouissons pas grâce à une personne, mais au travers de ce qui est vécu avec la personne choisie. Nous décidons de ce que nous offrons et ce que nous recevons dans une relation.


4 — La qualité de la relation


J’ai demandé sur les réseaux sociaux comment chacun percevait la sexualité épanouie, 3/4 des réponses comprenaient l’idée de communion, de complicité ou de respect.


Se sentir particulièrement en phase avec cette personne qui embrasse un moment d’intimité avec nous à une grande valeur. La connexion qui peut être plus ou moins forte avec une personne permet de vivre une expérience plus ou moins intense. Ainsi, il est intéressant de comprendre ce que la chimie des corps nous permet de vivre. La sécrétion d’hormones euphorisantes comme la phényléthylamine, l’ocytocine, la lubérine, la dopapine… Elles nous font rentrer dans les dimensions du plaisir, du désir de l’autre, de l’envie d’aimer, de partager, en bref de fusionner ! Et c’est bien agréable de ressentir ce ballet magique hormonal.


Cela passe par l’écoute, l’échange de regards et de mots, de caresses, de contacts, de fluides, d’énergies, à notre envie de donner et de recevoir, de nous ouvrir. Cela touche à notre capacité à nous aimer et à aimer notre partenaire, au moins l’espace d’un instant. Aussi à nous attacher et à créer ce qui sera après de bons souvenirs.


L’être humain est un être sociable qui a besoin d’expérimenter la vie au travers du regard de l’autre. Dans la sexualité, il peut retrouver la sécurité et l’apaisement, une association qui permet de rentrer dans une relation riche. La découverte de soi ne se fait plus seule, mais dans le partage. Il y a la découverte d'une personne, la différence est assimilée à un enrichissement. On sort amélioré de la relation intime.


Le plus souvent, la relation qui naît est spontanée, mais cela dure plus ou moins longtemps. C’est notre capacité à communiquer l’un avec l’autre qui alimentera la relation. En effet, poser les mots pour parler de nos envies et de nos blocages, améliore la connexion. Il faut aussi pour cela avoir l’écoute nécessaire. On construit le lien, on le fait évoluer qualitativement. Dans cet esprit, Le slow sex propose cette pratique de beaucoup parler pendant les rapports intimes, afin d’accueillir ce qui vient et de le partager.


5 — Se gratifier de l’expérience et non des résultats.


Se lancer à corps perdu dans ce qui est source de plaisir sera très certainement très plaisant. L’idée serait alors de se focaliser sur le processus au lieu du potentiel résultat.

Se concentrer sur le résultat amène à tomber dans les travers de la performance, au lieu de savourer l’instant, on est dans la comparaison et l’insatisfaction de ne pas avoir le résultat. C’est souvent dans la recherche de l’orgasme qu’on entre dans ce cercle vicieux, car on est dans le contrôle de ce qui est vécu, alors que la sexualité jouissive c’est le laisser aller, ce qu’on appelle plus communément : « lâcher prise ».


Il y a donc un état d’esprit pour aborder l’expérience sexuelle, en cultivant sa capacité à jouer, expérimenter, en bref s’amuser !


La sexualité si elle est abordée d’une manière légère, on oublie l’orgasme à tout prix. On est dans l’état d’esprit de la découverte, de l’expérience. On est dans une curiosité de tous les instants. Ce qui est passionnant, c’est de savourer le moment, notre capacité à nous renouveler, à nous découvrir sous des angles différents.


Abandonner les injonctions de l’égo, les reconnaître, pour ensuite être dans une optique de l’instant. Puis, s’autoriser à sortir de sa zone de confort et se surprendre dans le plaisir. Tout cela dans l’amusement. C’est sûrement la meilleure formule pour kiffer !



Pour conclure cette réflexion


Ce qui a été présenté ici n’est que suggestion, j'ajouterais qu'il n’est pas impossible que les moments de pauses soient aussi nécessaires que l’action dans sa sexualité. Parfois, on a besoin de temps pour soi, d’un temps pour se comprendre, pour se centrer, se retrouver... Sur le chemin de l'épanouissement sexuel, les blocages ou le manque de désir sont fréquents. Mais, il y aurra toujours des solutions possibles, rien n’est insurmontable et tout change, rien ne persiste, excepté le changement.


S’il y avait à résumer ce qui a été écrit, l’amour de soi, ainsi qu’une relation de qualité (quelle soit ponctuel ou suivit) seraient les éléments nécessaires pour l’éclosion charnelle. En approfondissant, les ingrédients qui nous mettent à l’aise, les chances augmentent pour se sentir bien dans sa sexualité, cela se cultive. Se délecter en sondant les joyaux de chaque espace de son corps et de son esprit, ainsi on diversifie les chemins érogènes. La qualité de présence favorise également de belles extases.


Potentiellement une sexualité épanouie serait lorsque l’on se trouve dans sa zone de confort. Mais aussi, en tentant de sortir de cette zone de confort pour vivre l’aventure et la découverte avec une ou des personnes avec qui on arrive à communiquer, à s’ouvrir, peut être même à s’aimer.


*Source: enquête Les laboratoires Lilly et Ipsos, juin 2014.

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